Embranchement Spermatophytes
Sous-embranchement Angiospermes
Classe Eudicotylédones
Ordre Rosales
Famille Rosaceae
Genre Sorbus
Espèce (nom latin)
Espèce (nom français)

Cormier

Morphologie
Morphologie générale

C'est un grand arbre (15/20 m adulte). La longévité moyenne du cormier est de 150 à 200 ans, des individus pouvant atteindre plus de quatre siècles. Son bois est très dur et compact.

Ecorce

Écorce brun-orangé, qui ressemble à celle du chêne

Bourgeons

Bourgeons sont souvent visqueux et sans poils, vert à rougeâtre.

Feuilles

Feuilles caduques pennées (13 à 21 folioles), velue (poils blancs), souvent inclinée/plongeante. Folioles arrondies au sommet, à base souvent symétrique et non dentée.

Inflorescences

Disposées en corymbes aplatis. Floraison printanière

Fleurs

Blanches, 35-75 fleurs par corymbes

Fruits

fruits charnus (Drupe) - (15-30 mm, 5 styles et 5 loges ovariennes) en forme de petite poire semblent assez peu consommés par les oiseaux (notamment à cause de leur taille) ; arrivés à maturité, ils deviennent blets et tombent au sol, répandant alors une odeur fermentée qui attire les petits mammifères. Les fruits sont appelés cormes, ou poirillons.

Racines

Le cormier produit une forme particulière d’enracinement fasciculé, constitué d’une ramification de plusieurs racines principales. Celles-ci pénètrent à pic et profondément dans le sol. Ce système assure une grande stabilité à l’arbre et pourrait expliquer pourquoi le cormier est capable, dans les chênaies, d’occuper et de drainer même des sols argileux problématiques.

Ecologie
Aire de distribution naturelle

Le centre de gravité de l’aire du cormier se situe dans les péninsules balkanique et italienne, ainsi que dans le sud de la France. L’ensemble de l’aire s’étend d’un côté par la France et le Jura suisse jusqu’aux basses montagnes allemandes, et de l’autre côté par le Danube vers le nord-est. Les Romains déjà, puis la civilisation médiévale, avaient fortement propagé l’espèce (les fruits servant de nourriture aux hommes et chevaux),

Distribution en Belgique

Testé en agroforesterie.

Amplitude trophique

Le cormier croît sur les sols les plus divers, aussi bien sur des substrats basiques qu’acides. En Europe centrale et occidentale, il semble néanmoins préférer les sols basiques. Il occupe aussi des sols bruns et des sols bruns lessivés peu perméables. Des emplacements de cormiers en France et en Allemagne prouvent que l’espèce tolère très bien les sols argileux lourds sur marnes, du moins dans les chênaies.

Amplitude hydrique

Résistant à la sécheresse (600mm/an).

Biotopes

Le cormier est lié aux régions de collines ou de montagnes. Sous un climat méditerranéen, il occupe l’étage montagnard, en général les versants nord. En Europe centrale et occidentale, par contre, c’est une essence de l’étage collinéen et submontagnard qui s’installe sur les pentes chaudes exposées au sud. On explique souvent ce comportement par des besoins élevés en chaleur. Pourtant, le cormier n’est pas sensible aux gels tardifs.

En forêt, il cohabite avec le chêne pubescentLes caractères d’essence de lumière du Cormier sont prononcés. Si le cormier supporte mal d’être surcimé, il garde sa vitalité sous un couvert temporaire et léger. Comme le taux de survie est relativement élevé dans des plantations faites sous un tel couvert, on suppose même que les jeunes cormiers préfèrent un léger ombrage au plein ensoleillement.

Comme le frêne, le cormier ne supporte pas de pression latérale, même pas celle du chêne, à qui il cède la place. Il est incapable de pénétrer dans d’autres houppiers, même clairs. Mais le cormier compense partiellement cette fragilité en matière de concurrence par une forte croissance en hauteur.


Floraison

avril à juin

Pollinisation

À l’instar de nombreuses Rosacées, la fécondation du cormier, essence monoïque, est le fait des insectes (entomophilie). À la différence des autres espèces de Sorbus, on ne lui connaît pas d’hybrides. Le cormier se reproduit mal. Les individus surcimés ne fructifient souvent pas du tout. Comme les populations sont la plupart du temps isolées, le cormier souffre probablement d’un phénomène de consanguinité: faute de partenaires, il se pollinise lui-même (autogamie) et engendre une descendance à vitalité réduite. En effet, plus l’arbre-mère est autogame, plus le taux de germination des graines, la viabilité des plantules et la vigueur des survivants diminuent

Dissémination des graines

Les semences sont disséminées de façon très efficace. Les gros fruits attirent oiseaux et mammifères, notamment des rongeurs, le chevreuil, le sanglier, le renard et la martre. Tous ingèrent les cormes, les graines passant intactes à travers le tube digestif. L’homme aussi a largement contribué à la propagation de l’essence: il a en effet cultivé des cormiers dès l’Antiquité et jusqu’au début du Moyen Âge. 

Multiplication asexuée

La reproduction végétative est faiblement développée. Il apparaît bien des drageons et des rejets de souche, mais ceux-ci disparaissent la plupart du temps par manque de lumière. On peut facilement multiplier le cormier par bouturage des racines

Remarques
Propriétés médicinales

Plante astringente, anti diarrhéique, circulatoire, mellifère. Très nombreux usages dès l’antiquité, elle servait fraîche ou réduite en poudre (séchée et pouvant être conservée) de cicatrisant.
Les cormes contiennent de la vitamine c, de la provitamine A, du sorbitol, des tanins et des minéraux, expliquant ainsi son intérêt nutritif également.

Etymologie

Corme. Cor, dans l'ancien français, dérive directement de cornum, nom de l'arbre en latin.

Autre remarque

Le cormier est un arbre de plus en plus rare. Il figure sur la liste des espèces en danger en Suisse et en Autriche. L'atlas de la flore lorraine le considère comme « rare » sur le territoire considéré.

Le cormier a quelques ennemis comme les insectes ou les champignons parasites, le chancre nectrien particulièrement virulent.